Accédez à l’excellence suisse
Le système éducatif suisse offre une large palette de filières de formation en études supérieures qui peuvent être effectuées en haute école universitaire ou haute école spécialisée. Il faut alors avoir une bonne moyenne au bac et maîtriser la langue utilisée dans le canton de son école.
Avec ses quatre langues nationales – allemand, français, italien et romanche –, la
Suisse est un pays multilingue. Ainsi, si l’on souhaite étudier en Suisse, il faut maîtriser la langue officiellement utilisée dans le canton et l’établissement que l’on choisit. Seules deux universités dispensent des programmes en français (université de Genève et université de Lausanne), alors que près de huit établissements dans le pays proposent des cours en allemand. Pour les étudiants anglophones, des programmes en anglais sont dispensés dans toutes les universités et l’anglais est de plus en plus fréquent à partir du niveau master. Un test de langue sera obligatoirement demandé pour les formations en langue allemande ou anglaise. Comme pour l’ensemble des universités européennes, la Suisse a adopté le nouveau schéma d’études organisé selon un premier échelon de trois ans conduisant au bachelor (180 crédits ECTS), puis un an et demi à deux ans (90 à 120 crédits ECTS) pour obtenir le titre de master qui ouvre la voie du doctorat. Cependant, les études supérieures en Suisse ne sont pas organisées de la même façon qu’en France. La Confédération helvétique compte douze universités publiques, ou hautes écoles universitaires, dont les deux hautes écoles polytechniques fédérales de Zurich et de Lausanne, qui comptent parmi les meilleures au monde dans leurs domaines. Elle possède aussi huit hautes écoles spécialisées et quatorze hautes écoles pédagogiques.
12 AU BAC OU EXAMENS D’ENTRÉE
Les hautes écoles pédagogiques sont responsables de la formation des enseignants tandis que les hautes écoles spécialisées proposent des cours appliqués et techniques. Les diplômes des hautes écoles spécialisées restent équivalents à ceux des universités suisses. Les hautes écoles spécialisées forment un réseau de huit écoles publiques et privées. Elles offrent des études orientées vers la pratique dans divers domaines techniques comme l’architecture, le design, la chimie et les sciences de la vie, ou encore l’agriculture et la sylviculture. La haute école spécialisée de la Suisse occidentale HES-SO et la haute école spécialisée bernoise proposent des cours en français. La condition de base pour intégrer ces écoles est l’attestation d’une expérience professionnelle d’au moins un an dans le domaine choisi ainsi que la présentation d’un certificat de fin d’études.
Pour accéder aux études supérieures en Suisse (ou degré tertiaire) en étant français, il faut être titulaire d’un baccalauréat général avec une moyenne de 12/20 pour les hautes écoles universitaires ou de 14/20 pour les écoles polytechniques de Lausanne et de Zurich. Pour les étudiants souhaitant intégrer les universités publiques de Genève ou de Lausanne et dont la moyenne au bac ne dépasse pas 12/20, ainsi que pour les titulaires d’un bac technologique ou professionnel, il faudra passer l’examen de maturité fédérale. Le collège de maturité de Genève prépare à cet examen en un ou deux ans. D’autre part, pour ceux qui souhaitent entrer par exemple à l’école polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et qui ont eu une moyenne inférieure à 14/20, il faudra passer un examen d’admission à l’école. Il est aussi possible de suivre le CMS ou cours de mathématiques spéciales : le cours préparatoire de l’EPFL. La réussite du CMS dispense de l’examen d’admission dans les branches de type mathématiques-sciences. Attention toutefois, car l’université de Saint-Gall exige un examen d’admission pour tous les étudiants étrangers afin de limiter à 25 % leur nombre. Cependant, les étudiants titulaires d’une maturité suisse reconnue sont exemptés de cet examen.
UN COÛT DE LA VIE ÉLEVÉ
Pour être admis à un cycle de master, il faut avoir terminé avec succès ses études de bachelor. Chaque université décide si un diplôme de bachelor permet l’accès direct sans autre condition préalable. La fin des inscriptions pour les hautes écoles universitaires est souvent fixée en avril ou octobre- novembre pour Zurich et fin avril pour Lausanne, selon la session à laquelle vous souhaitez vous présenter. Pour plus d’informations, il ne faut pas hésiter à se rapprocher de l’école visée un an à l’avance. Les taxes universitaires annuelles pour les étudiants étrangers oscillaient entre 1 700 francs suisses (CHF) et 8 000 CHF pour l’année 2014-2015, soit entre 1 500 € et 7 300 €. Selon l’ambassade française en Suisse, en 2015, le coût de la vie variait entre 20 000 et 30 000 CHF par an, soit 18 400 € à 27 600 €, en fonction du lieu de séjour, du domaine d’études et des prétentions individuelles. Pour mieux supporter le coût de la vie en Suisse, il faut savoir que le pays accorde des bourses aux étudiants étrangers titulaires d’un diplôme universitaire et en partie à des étudiants titulaires d’un titre d’une haute école spécialisée (HES). Les étudiants étrangers qui souhaiteraient bénéficier d’une bourse gérée par la Commission fédérale des bourses pour étudiants étrangers doivent s’adresser au moins une année à l’avance à la représentation diplomatique suisse de leur pays. D’autre part, plusieurs universités suisses ont leurs propres programmes de bourses.
NOÉMIE, ÉTUDIANTE À L’ISARA-LYON
« Beaucoup sont des travailleurs frontaliers »
Alors qu’elle est en quatrième année à l’école d’ingénieurs Isara-Lyon, Noémie Decarre décide de réaliser un stage de deux mois en qualité. Elle cherche alors en Haute-Savoie, la région de ses parents, et trouve un stage en qualité chez Newrest Canonica, une entreprise de catering aérien à l’aéroport de Genève. « Il est compliqué de trouver un stage juste pour deux mois, alors lorsque j’ai eu cette opportunité en qualité, je n’ai pas hésité », appuie la future ingénieur. Ainsi, durant deux mois, elle traverse la frontière pour aller travailler à l’aéroport de Genève. « Beaucoup de personnes dans mon entreprise étaient des frontaliers. Ce n’était pas très différent de la France. De plus, étant en Suisse romande, la plupart des employés parlaient français », souligne Noémie. Une bonne solution lorsqu’on souhaite travailler en Suisse tout en limitant le coût de la vie.
Alice Cotens (Tribune Verte, 2016)
Crédit photo : SAMOTT-FOTOLIA