Erasmus+

L’immersion à l’étranger est la meilleure solution afin de perfectionner sa maîtrise d’une langue étrangère. Alors, pourquoi ne pas se laisser tenter par le programme européen Erasmus+ ?

En 2015-2016, plus de 41 000 étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur en France sont partis en mobilité en Europe dans le cadre du programme Erasmus+, soit 17 étudiants pour 1 000 inscrits. La mobilité dure en moyenne cinq à six mois, et les principaux pays d’accueil sont le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Allemagne. Qu’est-ce qu’Erasmus+ ? Il s’agit du nouveau programme européen soutenant des actions sur la période 2014-2020. Erasmus+ soutient financièrement une large gamme d’actions et d’activités dans les domaines de l’enseignement, de la formation, de la jeunesse et du sport. Le programme vise à donner aux étudiants, aux stagiaires, au personnel et d’une manière générale aux jeunes de moins de trente ans avec ou sans diplôme, la possibilité de séjourner à l’étranger pour renforcer leurs compétences et pour accroître leur employabilité. À quels pays Erasmus+ est-il ouvert ? Les pays membres de l’Union européenne, l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège, la Turquie, la Macédoine du Nord et la Serbie participent à toutes les actions du programme. Les organismes des pays dits « partenaires » peuvent prendre part à certaines actions du programme, selon des conditions spécifiques. Citons, entre autres, les pays du voisinage européen à l’Est, comme l’Arménie, et au Sud, comme l’Algérie, les Balkans occidentaux et la fédération de Russie.

ANTICIPER SON VOYAGE

Loreleï Denoyelle, conseillère emploi-formation à l’Apecita Occitanie, est partie une année à Copenhague en 2010 pour ses études. Quels sont ses conseils pour réussir cette expérience Erasmus ?
S’y prendre à l’avance
Loreleï Denoyelle conseille d’anticiper les démarches six mois à un an avant le départ, en se rendant au centre de relations internationales de son établissement. Les objectifs sont de connaître les destinations, les universités et de remplir le dossier. Il est également important de prévoir toutes les dépenses comme le logement, les moyens de déplacement…
Accepter le logement universitaire
Certaines villes, notamment scandinaves, sont chères et il est difficile de se loger. Loreleï Denoyelle préconise donc de voir avec l’université les possibilités offertes : « L’idée est d’avoir le logement avant de partir afin d’être plus serein », précise-t-elle.
Profiter de cette expérience
Partir une année en Erasmus est une formidable expérience : en plus d’être un enrichissement personnel, cela permet de nouer des liens forts avec ses collègues et de découvrir la culture du pays. En parallèle, il ne faut pas oublier de travailler, car cette année compte pour son parcours scolaire.

S’adresser à un organisme porteur d’un projet financé
Erasmus+ aide les organisations à travailler dans le cadre de partenariats internationaux et à partager les pratiques innovantes dans les domaines de l’éducation, de la formation et de la jeunesse. Le programme comporte également une importante dimension internationale, notamment dans le domaine de l’enseignement supérieur. Cette dernière permet d’ouvrir le programme à des activités de coopération institutionnelle, de mobilité des jeunes et du personnel, et cela au niveau mondial. Plusieurs secteurs d’activité sont concernés, comme l’enseignement scolaire, l’enseignement supérieur, la formation professionnelle, l’éducation des adultes, la jeunesse et le sport. Erasmus+ s’adresse à des individus et à des organismes comme des associations, des établissements, des institutions, dont les activités sont soutenues par le programme. Les particuliers, les étudiants, les apprentis, les jeunes, les enseignants et les formateurs doivent se tourner vers leur établissement ou vers un organisme participant au programme. Ils ne peuvent pas bénéficier directement du programme Erasmus+. Par exemple, un étudiant devra s’adresser à son établissement et candidater auprès de lui pour bénéficier d’une bourse. Les étudiants peuvent s’orienter vers le service des relations internationales de leur établissement ; les apprentis, les lycéens, les collégiens, les élèves et les parents d’élèves, vers l’établissement où se déroule la scolarité ; les demandeurs d’emploi vers Pôle emploi international ; et les enseignants, les formateurs et les chefs d’établissement vers la délégation académique aux relations internationales et à la coopération.

PLUS DE 40 % DES ÉTUDIANTS PARTENT EN STAGE À L’ÉTRANGER TOUS LES ANS
Florence Candau-Dubreucq, responsable des stages à l’étranger et d’Erasmus+ à l’Institut de Genech

Les stages Erasmus ne sont pas réservés qu’aux élèves ingénieurs. Titulaire de la charte Erasmus 2014-2020, l’Institut de Genech a développé depuis plusieurs années les stages à l’étranger pour ses étudiants, les mobilités de formation de personnel ainsi que les mobilités d’enseignement. Plus de 40 % des étudiants de BTS de l’Institut de Genech partent annuellement en stage à l’étranger. À cela, s’ajoute une trentaine de premières et de terminales de bacs professionnels et de bacs technologiques. Les étudiants de BTS partent un, deux, ou trois mois. Quant aux autres, ils partent entre quinze jours et un mois. Ils peuvent bénéficier de trois types de bourses : Erasmus, Mermoz, ou celle délivrée par le ministère de l’Agriculture. Les destinations sont principalement l’Irlande, les Pays-Bas, le Danemark et Malte ; parfois l’Espagne, l’Italie, la Pologne, la Croatie, les États-Unis et l’Argentine. « L’Institut de Genech compte sur un réseau de correspondants européens afin de trouver des stages de qualité », indique Florence Candau-Dubreucq. La responsable s’appuie notamment sur des professionnels du monde agricole qui s’assurent du bon accueil et de la formation des jeunes sur les lieux de stage sélectionnés. Ces expériences à l’étranger leur permettent d’améliorer leur niveau en langue anglaise, de gagner en maturité, en confiance en eux, en estime de soi, de s’ouvrir aux autres et à des cultures différentes. Afin de renforcer cette dynamique, l’Institut de Genech est candidat à la prochaine charte Erasmus 2021-2027.

CHOISIR DE PARTIR EN ERAMUS AU BON MOMENT
Eva Egloff, étudiante ayant participé au programme Erasmus

Il y a trois ans, Eva Egloff est partie quatre mois pour étudier en Finlande grâce au programme Erasmus. Elle était alors en master 2 écologie et gestion de l’environnement à l’université de Tours : « Ce n’était pas commun de partir en master 2. En effet, ceux qui partent habituellement sont plutôt en licence voire en master 1, mais je n’étais pas prête à ce moment-là », indique-t-elle. Son choix s’est porté sur la Finlande. C’est un pays réputé en matière d’environnement, avec un système éducatif de qualité, où elle souhaitait progresser en anglais. Là-bas, Eva Egloff était en colocation avec deux Finlandaises, ce qui a facilité son intégration. Ses cours étaient à la carte. « J’ai obtenu de bonnes notes, explique-t-elle. Lors du retour en France, avec la conversion, j’étais dans les premières de ma promotion. » Sur place, elle en a profité pour voyager dans les pays voisins. « De nombreux événements pour les étudiants Erasmus sont organisés afin d’améliorer l’intégration. Beaucoup de voyages sont également organisés afin de nous attirer dans certains lieux touristiques », détaille-t-elle. Pour elle, Erasmus lui permet de prouver à son futur employeur une grande curiosité.

STÉPHANIE BOT (Tribune Verte N°2936)
Crédit photo : SONG_ABOUT_SUMMER/ADOBE STOCK