Doté d’un bac+3, Thomas Sirmen exerce un métier qui associe technologie et contact avec les agriculteurs. Issu de la génération Smartphone et passionné d’agriculture, il a trouvé un métier qui lui correspond.

Votre entrée dans le monde de l’entreprise a été rapide, aviez-vous choisi votre métier?

Thomas Sirmen : C’est un métier nouveau. Quand je suis né (en 1996, N.D.L.R.), le guidage GPS des tracteurs était un marché embryonnaire. Passionné d’agriculture, je me suis tourné vers un lycée agricole puis vers un BTS techniques et services en matériels agricoles. Le choix des stages et le contact avec le terrain ont fait le reste. Mon stage de n d’études en licence pro s’est déroulé dans la concession où je travaille actuellement. Après quatre mois de stage, j’ai signé un CDD d’un an et je suis en CDI depuis juillet 2018, date à laquelle j’ai accédé à la compétence de démonstrateur.

Quels sont les apports de votre formation que vous constatez au quotidien ?

Thomas Sirmen : J’ai tout appris sur le terrain en termes de technique. La licence m’a donné quelques outils commerciaux mais il y a des méthodes qui n’étaient pas applicables en agricole. Il est hors de question d’utiliser des techniques de vente «one-shot ». La fidélisation et la réputation des concessions en dépendent. Le stage de BTS m’a permis de connaître les services d’une concession et la relation client. Les cours apportent des méthodes de réflexion et des angles de vue différents par rapport à ce qu’on voit et ce qu’on entend chez un agriculteur. J’ai appris à diagnostiquer les pannes, à les tester avec des protocoles. Le projet BTS a nécessité un dialogue avec les utilisateurs, le constructeur, les concessions. Cela m’a donné quelques armes dans le métier.

Quelles sont vos relations avec les agriculteurs et vos collègues ?

Thomas Sirmen : Je suis en permanence en contact avec les agriculteurs. Dans 80 % des cas, je réalise les installations chez les clients. Un commercial peut me demander d’aller voir un prospect ou un client et de l’aider à chiffrer une solution de guidage. Je propose la solution la plus proche du besoin du client. Ceci avec un conseil poussé sur les évolutions possibles, afin qu’il ne soit pas bloqué par un produit adéquat aujourd’hui mais obsolète dans quelques années pour d’autres usages ou outils. Les semaines ne se ressemblent pas selon les saisons. : suivant les périodes de l’année, la structure d’une semaine change beaucoup. La zone géographique de la concession Lavail – T3M va de la Méditerranée au Gers ; ce qui ajoute de la diversité. Ce rythme varié et la satisfaction des clients font que je pars tous les matins avec l’envie d’aller au travail.

Y a-t-il de l’avenir dans ce métier et quelles sont les qualités requises ?

Thomas Sirmen : Énormément ! Le parc de tracteurs, d’automoteurs de récolte et d’outils à équiper est immense. La modulation de dose, la télématique sont aussi en plein « boom ». Dans le cas de notre concession, le marché en vigne accélère très vite. Il y a tellement de demandes qu’à terme il faudrait une personne dédiée à ce secteur. Au quotidien, il faut être très rigoureux car la précision des machines va jusqu’à 2 cm. Il faut aussi beaucoup réfléchir pour identifier les pannes. C’est très abstrait parfois, et pas vraiment mécanique. Enfin, pour travailler dans l’agriculture de précision, il faut aimer les nouvelles technologies.

Source: Tribune Verte n°2892