
Dominique Romagnoli, coordinatrice régionale de la mission apprentissage/handicap
En cinq ans, le nombre de contrats d’apprentissage a doublé pour les personnes en situation de handicap de l’ex-région Rhône-Alpes. Dominique Romagnoli nous explique les actions mises en œuvre.
Spécifique à la région Auvergne - Rhône- Alpes, en quoi consiste la convention passée entre les chambres consulaires et l’Agefiph ?
Dominique Romagnoli : Cette convention donne pour mission aux chambres consulaires de développer l’apprentissage dans les entreprises privées des huit départements de l’ex-région Rhône-Alpes pour des personnes, le plus souvent des jeunes, reconnues RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé). Il s’agit d’inciter les entreprises affiliées à la MSA à embaucher ces apprentis tout en sensibilisant les futurs maîtres d’apprentissage aux principaux troubles rencontrés. Nous sommes ainsi chargés d’informer sur l’apprentissage, d’apporter un appui à la recherche d’employeur, de centraliser et de préparer les demandes d’aides financières Agefiph qui sont cumulables avec l’aide unique de l’État.
En quoi consistent ces aides ?
D. R. : L’aide à l’embauche correspond à 1 000 euros par année de contrat d’apprentissage, avec un plafond de 3 000 euros. L’aide à l’intégration, d’un montant maximum de 3 000 euros, est attribuée pour compenser les moyens nécessaires a n de bien intégrer l’apprenti qui présente un handicap dit invisible, c’est-à-dire des troubles de l’apprentissage scolaires comme la dyslexie, voire certaines formes d’autisme.
Quels sont les moyens mis en œuvre pour inciter les entreprises à embaucher des apprentis en situation de handicap ?
D. R. : En Rhône-Alpes, deux collègues développeurs en apprentissage visitent et informent les exploitations agricoles sur le contrat d’apprentissage. Aussi, nos services donnent une première information sur la mission apprentissage/handicap et font le relais avec la coordinatrice.
Quelles sont les filières agricoles qui sollicitent davantage ces apprentis ?
D. R. : Toutes les filières sont concernées, mais ce sont les éleveurs et les paysagistes qui embauchent le plus. Sur les 1 690 contrats signés en agriculture et suivis par la chambre, 56 (contre 28 en 2014) l’ont été pour des apprentis en situation de handicap. En réalité, une quarantaine de demandes supplémentaires n’ont pas abouti, notamment parce que les candidats n’ont pas trouvé d’employeur.
Les apprentis ne sont pas toujours d’origine agricole. Comment les informez-vous ?
D. R. : Nous sommes au contact des jeunes par l’intermédiaire de forums pour l’emploi, de manifestations organisées par l’Agefiph et le conseil régional, les services publics de l’emploi et les associations adéquates. Les CFA qui ont signé la charte régionale H+ forment un référent handicap qui donne les premiers renseignements et qui oriente les futurs apprentis vers nous. Les instituts spécialisés (Itep, Sessad...) et l’Éducation nationale nous contactent pour des projets d’orientation. En parallèle, nous intervenons dans les établissements scolaires au niveau du dispositif Ulis (unité locale d’inclusion scolaire) pour lequel les professeurs ont été formés à accompagner les élèves en situation de handicap.
DANIELLE BODIOU, TV n° 2917