L’enseignement par alternance, qui combine périodes en entreprise et en établissement de formation, présente de nombreux avantages, dont celui d’acquérir des compétences et de l’expérience professionnelle tout en préparant une qualification ou un diplôme. Mais entre l’élève stagiaire en MFR et l’apprenti, les statuts diffèrent…
Alternance… Apprentissage… Il n’est pas toujours facile de faire la distinction entre ces deux termes couramment utilisés quand on parle de formation initiale. Alors clarifions les choses !
L’alternance a pour principe de partager le temps de formation entre établissement dédié, pour la théorie, et entreprise, pour la pratique. Elle offre aux jeunes l’opportunité d’acquérir des compétences et de l’expérience professionnelle, tout en préparant une qualification ou un diplôme débouchant rapidement sur un métier. Le diplôme obtenu en formation initiale par l’alternance est strictement le même que celui obtenu en formation initiale classique. Il n’est pas fait mention sur le diplôme qu’il a été obtenu en alternance. L’expérience professionnelle acquise dans ce type de formation n’est pas négligeable. Elle enrichit fortement un CV car elle permet de mettre directement en application les enseignements reçus en centre de formation, conférant un véritable bonus vis-à-vis de la formation classique.
Dans l’enseignement agricole, l’alternance regroupe deux systèmes distincts : l’apprentissage, dont la formation théorique est assurée dans un centre de formation d’apprentis (CFA) et le stage ou l’alternance selon un rythme approprié, proposé en maisons familiales rurales (MFR).
L’apprenti, un salarié à part entière
L’apprentissage est ouvert aux jeunes de 16 à 25 ans désireux d’obtenir une qualification professionnelle sanctionnée par un diplôme, un titre homologué ou un titre d’ingénieur. De nombreux diplômes, du CAP agricole jusqu’au niveau ingénieur, peuvent se préparer par la voie de l’apprentissage. Condition sine qua non pour le jeune : trouver une entreprise et signer un contrat d’apprentissage avec l’employeur qui l’inscrit dans un CFA. Il s’agit d’un contrat de travail à durée déterminée, d’une durée équivalente à celle du cycle de formation.
À noter qu’il existe des CFA dits « hors murs » ou « sans murs ». Ces établissements n’accueillent pas les étudiants dans leurs locaux, ils délèguent la mise en œuvre pédagogique à des organismes de formation. C’est le cas des Ifria, les centres de formation créés par les industriels de l’agroalimentaire pour former les jeunes aux métiers qu’ils englobent.
L’apprenti possède le statut de salarié d’entreprise. À ce titre, il a les mêmes droits que tous les salariés et il est soumis aux mêmes obligations (horaires de travail, congés payés…). Il perçoit un salaire déterminé selon un pourcentage du Smic et dont le montant varie en fonction de son âge, de sa progression dans le cycle de formation et de la convention applicable dans l’entreprise.
Durant sa présence en entreprise, il est placé sous la responsabilité d’un maître d’apprentissage ou d’un tuteur référent. La mission de ce dernier est de contribuer à l’acquisition des compétences correspondant à la qualification recherchée et au titre ou au diplôme préparés, en liaison avec le CFA.
MFR : l’élève stagiaire sous statut scolaire
L’alternance est également au cœur de la pédagogie des maisons familiales rurales. Toutes les formations de l’enseignement agricole proposées par ces établissements (quatrième, troisième, seconde professionnelle, seconde générale, seconde technologique,
CAP agricole, bac pro, bac techno, BTSA…) sont mises en œuvre par alternance de séjours à la MFR et de stages en entreprise. Le rythme de l’alternance peut différer selon le type de formation : une semaine en stage et deux semaines en entreprise, ou quinze jours à la MFR et quinze jours en stage… Le planning d’alternance est défini pour l’année.
Un élève de MFR inscrit dans une formation scolaire par alternance n’est pas un salarié.
Lorsqu’il se trouve en stage, il demeure sous statut scolaire, ce qui signifie qu’il n’est pas lié à l’entreprise par un contrat de travail (contrairement à l’apprenti). Sa période en entreprise fait l’objet d’une convention obligatoire qui précise les engagements et les obligations de chacune des parties. L’élève stagiaire peut recevoir une gratification de la part du maître de stage, dans la limite de 30 % du Smic. À noter, enfin, que l’élève n’a pas à rechercher son stage lui-même. C’est la MFR qui porte la responsabilité pédagogique du stage. Celui-ci peut être effectué dans une entreprise du secteur privé ou public, dans une exploitation agricole, dans une structure sanitaire et sociale ou dans une collectivité.