En Roumanie, c’est étudier en Europe
À Bucarest comme partout ailleurs en Roumanie, c’est en roumain qu’est dispensée une grande partie des cursus de l’enseignement supérieur. Cependant, les étudiants étrangers peuvent choisir l’anglais, l’allemand ou le français pour certains cursus si ces langues leur conviennent mieux.
La Roumanie est située au sud-est de l’Europe centrale. Le pays s’étend approximativement sur 238 000 km2 et compte près de 22,5 millions d’habitants. Il partage des frontières avec la Moldavie, l’Ukraine, la Hongrie, la Serbie, la Bulgarie et borde la mer Noire. Avec l’adhésion de la Roumanie à l’Union européenne (UE), les étudiants internationaux citoyens de l’UE, de l’Espace économique européen (EEE) et de la Suisse n’ont plus besoin de visa et étudient en Roumanie dans les mêmes conditions que les Roumains (conditions d’inscription, frais de scolarité, bourses d’études, etc.). Pour s’inscrire dans un établissement d’enseignement supérieur de Roumanie, les étudiants ressortissants des pays membres de l’UE/EEE et de la Confédération helvétique doivent seulement obtenir un certificat ou une attestation d’équivalence de leurs diplômes délivré par le ministère de l’Éducation, de la Recherche, de la Jeunesse et du Sport roumain (MECTS). Ce certificat leur permet de s’inscrire dans l’établissement de leur choix en bénéficiant des mêmes conditions que les étudiants roumains. Les universités en Roumanie sont autonomes en ce qui concerne les inscriptions ; ainsi, les modalités et critères peuvent varier d’une université à l’autre, bien que les conditions principales restent les mêmes. Les inscriptions à l’enseignement supérieur sont basées sur la sélection des dossiers d’application et/ou sur concours – dans de rares cas – selon les universités.
DES DIPLÔMES RECONNUS PARTOUT
Pour s’inscrire dans l’enseignement supérieur en Roumanie, il faut être titulaire du baccalauréat et avoir une connaissance suffisante de la langue officielle, ou de la langue d’enseignement de la section si les cours ne sont pas dispensés en roumain. Dans un premier temps, il est nécessaire de contacter l’université visée afin d’obtenir un dossier de candidature. Une fois les documents nécessaires rassemblés, l’ambassade de Roumanie en France doit les valider. Si la candidature est retenue par l’université, elle transmettra automatiquement le dossier de l’étudiant au ministère de l’Éducation roumain. Après étude du dossier, le postulant reçoit une lettre d’acceptation. Il ne lui reste alors plus qu’à se présenter personnellement à l’université avec les différents documents requis pour finaliser son inscription. Si un permis de séjour et un visa ne sont plus nécessaires pour étudier en Roumanie, l’étudiant ne doit cependant pas omettre de signaler sa présence dans le pays à l’office de l’immigration le plus proche dans les 90 jours après son arrivée. Les diplômes délivrés par les universités roumaines sont reconnus dans le monde entier sans restriction, cela veut dire qu’ils sont automatiquement reconnus dans tous les pays membres de l’Union européenne. Avec la réforme de l’enseignement supérieur, l’enseignement en Roumanie est conforme aux accords du Processus de Bologne divisant les études supérieures en trois niveaux : licence, master, doctorat (LMD). En même temps, l’éducation supérieure roumaine fait partie du système européen de crédits d’études transférables (ECTS : European credit transfer and accumulation system). Le système d’enseignement supérieur en Roumanie est formé d’institutions d’enseignement supérieur publiques et privées et il est organisé sur des niveaux assurant la concordance et la continuité d’éducation, prenant en compte l’âge et les particularités des étudiants. Les établissements publics peuvent être des universités, des académies ou des collèges universitaires. Leur coordination est assurée par le ministère de l’Éducation et de la Recherche. En Roumanie, les universités sont des entités autonomes. Le pays compte actuellement plus de :
• 56 institutions d’enseignement supérieur d’État accréditées (49 institutions civiles d’enseignement supérieur d’État et sept universités militaires) ;
• 26 institutions d’enseignement supérieur privées accréditées ;
• six écoles postuniversitaires.
ÉTUDIER EN ROUMAIN, FRANÇAIS OU ANGLAIS
Bien que la langue officielle de la Roumanie soit le roumain et que, par conséquent, les études supérieures soient dispensées en roumain, il y a de nombreuses filières francophones, anglophones, etc. Ainsi, pour faire leurs études en Roumanie, les étudiants internationaux doivent préparer leur dossier d’inscription en spécifiant la langue d’instruction ; ils doivent en outre prouver une bonne connaissance de celle-ci. Habituellement, les étudiants internationaux qui veulent poursuivre leurs études en roumain apprennent la langue pendant une année préparatoire. À Paris, on peut obtenir une licence de roumain à l’Inalco (Institut national des langues et civilisations orientales). L’Institut culturel roumain prépare à l’attestation de compétences linguistiques en langue roumaine. Un certificat de roumain langue étrangère, structuré en six niveaux de compétences, atteste des connaissances dans la langue. L’année préparatoire peut également être suivie en Roumanie : ce cursus permet à l’étudiant de lire, écrire et parler couramment le roumain pour étudier dans cette langue après seulement une année d’apprentissage. Les candidats qui parlent roumain peuvent être exemptés de l’année préparatoire s’ils passent un test de langue roumaine. Les candidats qui peuvent formellement prouver qu’ils ont étudié en roumain pendant au moins quatre années consécutives n’ont pas besoin de passer le test. Le problème de langue n’est cependant pas un frein majeur pour les étudiants étrangers, car plusieurs universités (institut polytechnique, faculté de médecine, faculté de stomatologie, faculté de pharmacie…) leur donnent le choix d’étudier dans la langue qu’ils comprennent le mieux, à savoir le français, l’anglais ou l’allemand, et cela sans payer de frais supplémentaires.
PAULINE : « Connaître les bases du roumain »
Actuellement animatrice du syndicat départemental des Jeunes agriculteurs de Haute Saône, Pauline a suivi un master international « food identity » qui lui a permis de voyager. Elle a ainsi pu poser le pied au Québec, en Angleterre, en Italie, en Espagne, en Slovénie, en Serbie et en Roumanie. Elle est restée un mois dans ce dernier pays afin de réaliser une étude du secteur agricole. Si elle n’a pas étudié en Roumanie, elle a pu rapidement se rendre compte que « la population est très accueillante envers les étrangers ». À l’image de l’Espagne et de l’Italie, il est aussi relativement facile de communiquer. « Avec la jeune génération, il est très facile de communiquer en anglais. Pour le reste, le roumain a des bases slaves et latines. De fait, certains mots peuvent être aisément compris. Cependant, il est nécessaire de disposer de quelques bases en roumain pour être en mesure de communiquer, ne serait-ce que pour se déplacer en dehors des grandes villes. » D’un point de vue pratique, il y a globalement peu de démarches à réaliser pour se rendre dans ce pays. De plus, les commerces acceptent l’euro même si ce n’est pas la monnaie locale. D’un point de vue logistique maintenant, Pauline Le Bournot déconseille de prendre le bus pour se rendre en Roumanie. Elle l’a pris de Rennes et s’en souvient encore. Au-delà du temps de trajet (deux jours et demi), c’est la sécurité sur la route qui a rebuté l’étudiante.
Source : M. Lecourtier (Tribune Verte, 2016)
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