En Finlande, prenez les « rennes » de votre avenir
Vous souhaitez améliorer votre anglais tout en profitant d’une culture différente des pays anglo-saxons ? Vous rêvez de sauna, de rennes et de saucisses grillées dans les lavvus de la forêt boréale ? Alors cap sur la Finlande, un pays… rafraîchissant !
Imaginez le tableau : de retour d’une marche hivernale, vous vous engouffrez dans le sauna de votre résidence. Dix minutes plus tard, n’y tenant plus, vous vous jetez dans la neige… Ou dans un lac glacial, si vous avez le courage des Finlandais. En effet, bien qu’elle soit réputée pour son excellente organisation et sa qualité de vie, la Finlande possède aussi son grain de folie ! Étudier dans une de ses universités reste un excellent moyen de découvrir une culture passionnante. Par ailleurs, son système d’éducation a été classé comme le meilleur au monde en 2012 par The Learning Curve. En tout, 14 universités et 24 instituts polytechnics dépendent du ministère de la Culture et de l’Éducation. Pour connaître les implantations de ces établissements, consultez le Cimo, site officiel du gouvernement finlandais. Vous ne parlez pas finnois ? Pas d’inquiétudes ! D’après le site, plus de 450 programmes sont accessibles en anglais dans l’éducation supérieure finlandaise. Un niveau minimum peut être exigé lors de l’inscription, grâce à des tests comme le TOEFL ou l’IELTS, si vous n’avez pas déjà étudié ou vécu dans un pays anglo-saxon.
Choisir entre université et polytechnics
Pour faciliter l’intégration des étudiants étrangers, la rentrée se fait souvent quelques jours avant la date officielle du 1er septembre. Les universités vous aideront à faire vos démarches sur place, par exemple trouver un logement. L’année se termine au 31 mai, avec des périodes d’examens à la fin de chaque semestre. Vous pouvez suivre des programmes classiques, c’est-à-dire prédéfinis par l’université comme en France. Sinon, il existe des programmes « à la carte » adaptés aux besoins des étudiants. Quant aux diplômes délivrés dans les universités, ils se rapprochent du système LMD. Équivalent à la licence, le bachelor’s degree correspond à trois ans d’études. Vient ensuite le master’s degree, qui dure deux ans. Enfin, l’universitaire peut terminer ses études par un doctor’s programme, qui compte généralement quatre ans d’études. Il est également possible de rejoindre les instituts polytechnics, ou universities of applied sciences, pour suivre des formations plus axées sur la professionnalisation. Le bachelor’s degree y dure trois ans et demi à quatre ans et demi, avec un stage de six mois minimum en entreprise. Le master’s degree y dure un à un an et demi et s’adresse aux étudiants ayant obtenu un bachelor et ayant au moins trois ans d’expérience professionnelle suite à ce diplôme. Les polytechnics n’offrent pas de doctorat.
Pimenter sa formation française avec Erasmus+
Un autre moyen existe pour étudier en Finlande : le programme d’échange européen Erasmus+. Selon le Cimo, plus de 6 000 étudiants viennent chaque année en Finlande par ce biais. Vous pouvez de cette manière intégrer à votre formation française un semestre ou une année académique en Finlande. Le diplôme obtenu sera celui de votre établissement français. Pour tous les renseignements sur les possibilités d’étudier en Finlande et d’obtenir une bourse Erasmus+, adressez-vous au bureau des relations internationales de votre université ou de votre école. À savoir : vous ne pouvez recevoir que deux bourses Erasmus+ au cours de votre cursus, une pour les études et l’autre pour un stage. Si c’est le stage qui vous intéresse, il doit être inscrit dans votre parcours diplômant et durer entre 2 et 12 mois pour être accepté par le système finlandais. Notez que si Cimo est l’agence nationale finlandaise pour Erasmus+, elle n’arrange pas de stages pour vous. Votre recherche de maître de stage devra se faire soit avec votre établissement français, soit en toute indépendance. Enfin, que vous veniez en Finlande en tant qu’étudiant international ou en échange, vous n’avez pas besoin de permis de résidence pour ce pays puisqu’il fait partie de l’Union européenne. Vous devez seulement vous enregistrer à une station de police si votre séjour dure plus de trois mois. Vous êtes déjà en train de préparer vos bagages ? Alors n’oubliez pas d’oublier votre maillot de bain. En Finlande, quand le sauna n’est pas mixte, il se pratique nu !
Amandine, étudiante à Vetagro Sup
Quand et pourquoi êtes-vous partie étudier en Finlande ?
J’ai d’abord choisi de partir à l’étranger pour perfectionner mon niveau d’anglais. Les pays nordiques m’attiraient particulièrement par leur culture et leur qualité de vie ; je suis donc partie en Finlande de janvier à mai 2013, dans le cadre d’un semestre Erasmus lors de la deuxième année de ma formation d’ingénieur agronome à Vetagro Sup. J’ai intégré la faculté de foresterie, où j’ai essentiellement suivi des cours sur l’agronomie et la foresterie dans les pays en développement. Ce sont des cours que je n’aurais pas pu suivre sur le campus de Vetagro Sup.
Avez-vous trouvé un logement facilement ?
Des organismes du type HOAS louent des appartements meublés pour les étudiants étrangers toute l’année. Mais ces appartements restent excessifs et sont dans le centre d’Helsinki, or la faculté est excentrée. J’ai trouvé un organisme qui louait des appartements en colocation à deux pas de la faculté de foresterie, pour 200 à 275 euros selon la taille de la chambre. En colocation avec sept Finlandais et deux autres internationaux, j’ai pu m’imprégner de la vie finlandaise.
Comment s’est passée l’adaptation ?
Mes colocataires finlandais m’ont rapidement mise à l’aise et aidée à m’orienter sur le campus. Nous avons été accueillis par le responsable des relations internationales de l’université et nous avons commencé à nous intégrer aux cours malgré une arrivée à Helsinki fin janvier pour une rentrée début janvier. Au début, il est difficile de suivre un cours de deux heures en anglais. Mais je m’y suis vite adaptée. Le rythme des cours a également été un gros changement, avec maximum 16 heures de cours par semaine. Enfin, l’intégration a été facilitée car beaucoup de travaux sont à réaliser en groupe.
Que retirez-vous de cette expérience ?
Sur le plan professionnel, j’ai pu perfectionner mon niveau d’anglais car les Finlandais le parlent très bien, et les cours étaient intéressants. Sur le plan culturel, cette expérience a été vraiment enrichissante. J’ai rencontré des personnes avec qui j’ai gardé contact via les réseaux sociaux. Même si les Finlandais sont très timides et distants lors des premiers échanges, ce sont des gens accessibles et très accueillants. De plus, durant ce séjour, j’ai beaucoup voyagé en Finlande et dans les pays voisins. Les paysages finlandais sont magnifiques, avec une succession de lacs et de forêts.
Avez-vous des conseils à partager ?
La vie étudiante est très agréable et beaucoup d’initiatives sont organisées pour accueillir et faire participer les étudiants étrangers. Par contre, il vaut mieux prévoir son budget car la vie est plus chère qu’en France. Il y a toutefois des bons plans : l’association ESN, par exemple, organise des voyages entre étudiants, pour des prix très corrects. Je vous recommande de profiter de votre temps libre pour voyager en Laponie et dans les villes finlandaises. De plus, il est possible de prendre le bateau pour se rendre en Russie, en Suède ou en Estonie pour pas cher.
Source : Morgane Stoyanov (Tribune Verte, 2016)
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