L’Allemagne a la cote !

L’Allemagne est un pays attractif auprès des étudiants français. Après l’Espagne et le Royaume-Uni, c’est la destination privilégiée de ceux qui partent dans le cadre du programme européen Erasmus. Voici un guide pratique pour comprendre le cursus allemand et optimiser votre départ.

Une langue appréciée des recruteurs, des filières de qualité, un coût de la vie raisonnable… L’Allemagne prend même la deuxième position des pays qui attirent le plus grand nombre d’étudiants européens, derrière le Royaume-Uni. On y distingue d’une part les universités, d’autre part les Fachhochschulen (FHs), qui sont souvent comparées à nos instituts universitaires de technologie (IUT). Pour un enseignement orienté vers la pratique, les FHs sont à privilégier. Y sont enseignés, entre autres, l’administration, l’art, l’architecture, le design, l’informatique, les maths, la santé, les sciences de l’ingénieur, les sciences économiques... Les FHs n’ont pas encore le droit de délivrer un doctorat, mais elles le revendiquent. Comme on pourrait le retrouver en France, les universités en Allemagne représentent l’accès à tous à l’enseignement supérieur, et proposent des formations d’une durée comprise entre 3 et 8 ans permettant de former des étudiants à de nombreuses professions dans les domaines tels que la finance, les sciences humaines, l’économie... De nombreuses aides et bourses d’études sont délivrées aux chercheurs et doctorants étrangers souhaitant venir effectuer leurs recherches en Allemagne. Les inscriptions, tant pour les FHs que pour l’université, se font à partir du mois de mars de l’année précédant l’année d’étude souhaitée et se terminent à la mi-juillet. Il est conseillé de commencer les démarches le plus tôt possible. Les universités allemandes étaient autrefois gratuites mais une loi récente a permis aux « länder » d’instaurer des frais d’inscription allant jusqu’à 500 € par semestre d’études. Ces frais dépendent donc du « länder » où vous effectuez vos études, et non de l’université pour laquelle vous postulez. Ces dernières années, ces frais ont tendance à augmenter. Pour pouvoir intégrer un de ces établissements, il vous faut obligatoirement être titulaire du baccalauréat ou équivalent. A contrario l’université vous demandera de passer un test d’éligibilité. Une fois que vous avez porté votre choix sur plusieurs universités différentes, vous devez contacter directement l’université afin de lui demander un formulaire d’inscription. Dans la grande majorité des cas, il vous faudra contacter le bureau des étudiants afin de connaître les documents à fournir avec votre dossier.

PROGRAMME ERASMUS, UN VRAI « PLUS »
La bourse Erasmus rend déjà davantage accessible l’année d’étude en Allemagne, bien que celle-ci soit insuffisante pour vivre sur place, et devant être vue comme un revenu complémentaire et non principal. Partir avec le programme Erasmus vous permet toutefois de ne pas avoir à payer les 500 € de frais d’inscription demandés par les universités allemandes tous les semestres. Au niveau de la vie étudiante, les universités allemandes proposent une manière plus « souple » d’apprendre avec des cours davantage participatifs, moins contraignants pour l’étudiant et des emplois du temps moins chargés. De plus, les étudiants allemands rentrent rarement dès la sortie du lycée à l’université. Ceux-ci préfèrent faire une année sabbatique à l’étranger, ou tout simplement commencer à travailler ou faire des stages pour trouver leur voie. Vous avez donc de fortes chances d’être les plus jeunes si vous n’avez jamais perdu une année durant votre scolarité.

« Une expérience extraordinaire »
Dans le cadre d’une formation d’ingénieur à Clermont-Ferrand, à l’école VetAgroSup, Sandra est partie en Allemagne avec le programme Erasmus pour un échange d’un semestre, lors de sa deuxième année. Pour la jeune femme, ce séjour reste « son meilleur souvenir d’étude. »

« Je suis partie en Allemagne, à l’université de Kassel, sur le site de Witzenhausen, pour suivre, pendant un semestre, le master Sustainable International Agriculture. J’y suis restée seulement quatre mois, d’avril à juillet.
J’ai obtenu un diplôme d’ingénieur agronome en France. L’échange Erasmus ne nous permet pas d’obtenir d’équivalence. En fait, on suit une formation pendant quelques mois qui complète notre cursus en France. Pour ma part ça reste une expérience extraordinaire, un de mes meilleurs souvenirs d’étude. Je m’y suis fait de nombreux amis, avec qui je suis toujours en contact. J’ai amélioré mon anglais, partager ma culture et découvert celle des autres, visiter des lieux, vécu des expériences et fait beaucoup de voyages. J’ai également appris des termes techniques dans une langue étrangère. Une carte de transport, donnée par l’université, rendait les transports gratuits dans la région d’étude. Cette expérience apporte une grande indépendance et autonomie. De plus, les cours représentaient également très peu d’heures par semaine, environ 15 h. Cela laissait beaucoup de temps libre pour profiter du pays. Toutefois, il y a quelques points négatifs : trouver le logement n’était pas difficile puisqu’un service est proposé par l’université de Kassel, mais ce n’était pas évident de se rendre sur place. Cela demande une vraie organisation avant le départ. De plus, j’avais cours dans une université à 30 minute de train de Kassel, à Witzenhausen, où se trouve l’université principale. C’était un inconvénient pour sortir, rencontrer les autres Erasmus, mais c’était quand même intéressant de profiter de la campagne. Puis financièrement, c’est un apport assez important (caution de logement, logement, sorties, transports, etc.). Même s’il existe des bourses, elles ne couvrent pas tous les frais et sont versées en partie après le retour de voyage (à condition d’avoir validé le semestre). Il y a la bourse Erasmus (160 €/mois), plus une bourse régionale (les montants diffèrent selon les régions, en Auvergne c’était 500 € pour les 4 mois) et encore une bourse de l’école, proportionnelle au frais du billet d’avion/train. Donc c’est bien remboursé mais il faut pouvoir avancer les frais. J’ai dû compter autour de 450 €/mois toutes charges comprises. De plus, avec mes camarades, on en a profité pour voyager en voiture pour aller à Berlin, Prague, Amsterdam. Ce qui engage encore plus de frais, mais en même temps ça aurait été dommage de partir en Erasmus sans en profiter pour voyager, donc à prévoir également ! »

Source : J.S. (Tribune Verte, 2015)
Crédit photo : JÉRÔME ROMMÉ - FOTOLIA