Accéder au Canada par le Québec

De très nombreuses universités canadiennes ont une forte renommée internationale et sont donc attrayantes. Si les critères d’admission ne sont pas insurmontables, le manque d’accompagnement financier donne l’avantage à la province de Québec, qui octroie aux étudiants français les mêmes droits qu’aux locaux.

Le site Internet etudionsaletranger.fr définit les différents cycles universitaires au
Canada : « L’emploi du temps à l’université est assez “léger”, avec une quinzaine d’heures de cours par semaine en moyenne, mais une quantité de travail personnel assez importante. Les étudiants bénéficient donc de beaucoup de temps libre pour rejoindre les associations étudiantes, les clubs sportifs, ou encore pour voyager à travers le pays. » Une présentation qui a de quoi rendre alléchante la traversée de l’Atlantique. Pour qu’elle se fasse, il est toutefois conseillé de commencer les démarches au minimum neuf mois avant son départ, et la première d’entre elles n’est autre que l’envoi d’un dossier d’admission à toutes les universités où l’étudiant veut postuler, car le Canada n’a pas de système de centralisation des demandes. La date limite de réception des dossiers est comprise entre le 1er janvier et le 1er mars selon les universités. Il est donc fortement indiqué de commencer ces démarches au mois de novembre. Chaque université a ses propres critères pour valider ou non un dossier d’inscription. Une fois la lettre d’acceptation de l’université reçue et tous les prérequis à son inscription remplis, il faut alors préparer son départ et procéder à des démarches administratives très précises pour obtenir le permis d’études et effectuer les formalités d’immigration. L’obtention d’un permis de séjour temporaire pour étudiant est sans doute l’étape suivante si le séjour excède six mois ; il peut être demandé à l’ambassade du Canada à Paris. Ce permis est valable pour une durée donnée, et uniquement pour l’établissement universitaire ayant admis le candidat. D’ailleurs, la lettre d’acceptation de l’université fait partie des documents à fournir au même titre qu’un passeport valide, un certificat médical et une preuve de solvabilité suffisante pour assurer les dépenses une fois sur place. Il faut compter six semaines en moyenne pour obtenir ce permis de séjour à compter de la date de dépôt de la demande. Il fait partie des principales démarches administratives à ne pas oublier.

LE QUÉBEC COMME PORTE D’ENTRÉE
Parmi les autres démarches à réaliser, il est possible de demander une bourse d’études. Il est important de noter que celle-ci se fait lors de l’inscription à l’université et que les universités canadiennes distribuent très peu de bourses aux étudiants étrangers. Le site
etudionsaletranger.fr précise : « Il est extrêmement difficile d’obtenir une bourse, et seuls les meilleurs étudiants ont leur chance. Pour autant, il ne faut pas fonder d’espoirs dessus. » Cela étant dit, il est aussi possible de tenter sa chance auprès de l’Association des universités et collèges du Canada, qui propose plusieurs bourses. Mais la meilleure chance d’en obtenir une reste l’État français au travers des conseils régionaux ou départementaux. La province de Québec pratique, quant à elle, une politique d’accueil privilégiée à l’attention des étudiants français, leur venue sur le territoire québécois étant garante d’un enrichissement mutuel entre deux communautés francophones. Les étudiants français bénéficient donc des mêmes conditions financières que les Québécois du fait d’accords bilatéraux signés entre la France et le Québec. C’est d’autant plus intéressant financièrement que l’enseignement universitaire coûte moins cher au Québec que partout ailleurs en Amérique du Nord, pour une qualité de formation équivalente. Au-delà des aspects financiers, le Québec est une société très largement francophone qui a fait du français sa langue officielle. La population québécoise présente le taux de bilinguisme (français-anglais) le plus élevé au Canada. Ainsi, il est possible de vivre, travailler et étudier en français tout en se familiarisant avec l’anglais. Il est aussi possible de suivre une formation intensive en anglais, souvent à Montréal, avant, pendant ou après un programme d’études régulier. Des formations intensives en anglais, il en existe d’autres à travers le pays ; le site etudionsaletranger.fr cite notamment l’International Language Academy of Canada (ILAC), installée à Toronto et Vancouver. « Elle propose de nombreuses formations afin d’apprendre et de perfectionner son niveau d’anglais. L’école est internationalement reconnue, notamment grâce à la qualité de son accueil et des formations qu’elle dispense. »

STÉFKA, ASSISTANTE EMPLOI-FORMATION À L’APECITA
Un autre rapport à l’enseignement

« Après une licence phytoprotection suivie en France, j’ai décidé de poursuivre mes études en maîtrise en sciences de l’environnement (profil recherche) à l’université de Québec à Montréal (UQAM) de 2002 à 2004. Le Canada a été ciblé pour deux raisons : l’envie de découvrir un nouveau continent, et particulièrement l’Amérique du Nord, puis la difficulté de reprendre des études en France après trois années de vie active et un parcours considéré comme atypique. Le choix du Québec s’est fait sur des critères plus pratico-pratiques : je savais la province très ouverte aux étudiants étrangers, et tout particulièrement aux ressortissants français pour lesquels les formalités sont simplifiées et les avantages financiers pour les frais d’inscription à l’université réels. Me concernant, je n’avais pas obtenu de bourse et ne disposais pas du budget nécessaire pour couvrir l’ensemble de mes charges sur place. Grâce au permis de séjour, il est toutefois possible de travailler sur le campus. L’emploi du temps “léger” à l’université m’a permis de travailler durant mes deux années d’études, en tant qu’assistante de recherche durant un an et comme journaliste-rédactrice pour le bulletin Objectif Terre au sein de l’Observatoire de l’écopolitique internationale, pendant un an également. J’ai aussi été chargée de cours durant quelques mois et responsable de la librairie scientifique de l’UQAM. Des jobs qui m’ont permis de vivre convenablement durant mes années d’études au Québec. La possibilité d’étudier en français tout en côtoyant au quotidien l’anglais était également un plus. Mais après avoir choisi le pays de destination, encore faut-il être admis dans une université. À ce titre, je conseille de prendre le temps de bien remplir son dossier d’admission. Certains critères subtils permettent de se démarquer. L’expérience est bien entendu prise en compte, mais la motivation exprimée par une lettre de motivation est importante. Il est d’ailleurs utile d’y définir précisément son projet professionnel, qui doit s’intégrer dans les thématiques de la formation. Pour ce faire, il est primordial de bien se renseigner sur la formation que l’on souhaite intégrer avant de s’engager dans les procédures administratives. Ne pas hésiter à contacter des personnes sur place. Pour ma part, j’ai pris contact directement avec des étudiants français qui avaient fait la formation qui m’intéressait. Nos échanges ont été très instructifs et enrichissants. Une fois sur place, la principale différence avec la France se situe au niveau du relationnel avec les enseignants. Au Québec, ils sont beaucoup plus accessibles. Les relations entre étudiants et enseignants sont plus faciles ; le tutoiement et un respect de la part des enseignants vis-à-vis des étudiants y sont pour beaucoup. Les étudiants sont aussi beaucoup plus incités à l’expression orale et au tissage d’un réseau professionnel. Deux aspects respectivement tout aussi importants que l’expression écrite et l’enseignement de base. Des approches pédagogiques visant, dès le secondaire, à vous projeter dans le monde du travail et à favoriser l’insertion professionnelle. »

Tribune Verte (2017, d’après etudionsaletranger.fr)