Mobilité internationale : Erasmus + conquiert l’enseignement agricole

Soutenir les projets de mobilité entre les 200 pays engagés dans le programme : tel est l’objectif d’Erasmus +. Le ministère de l’Agriculture indique qu’entre 2014 et 2020, les mobilités de l’enseignement agricole auraient plus que doubler, pour atteindre 37 300 mobilités.

«Sur la période 2014-2020, 80 % des établissements agricoles ont participé au programme Erasmus + », annonce le ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire. Créé en 1987, il donne l’opportunité aux jeunes d’étudier dans 200 pays partenaires du programme. Les étudiants ont le choix parmi les 27 pays membres de l’Union européenne ou les autres pays partenaires à travers le monde. Erasmus + est ouvert aux élèves et étudiants de tous les domaines, y compris agricole.
« L’enseignement agricole forme chaque année près de 229 000 élèves, apprentis et étudiants dans 804 établissements », chiffre le ministère de l’Agriculture. Alors qu’il représente environ 3 % des effectifs nationaux, l’enseignement agricole aurait bénéficié de 10 % des mobilités Erasmus +. Au total, les étudiants agricoles ont représenté « 37 300 mobilités pour un financement de 97 millions d’euros », indique le ministère de l’Agriculture.
« La période 2014-2019 a vu les mobilités de l’enseignement agricole plus que doubler, annonce Laure Coudret-Laut, directrice de l’Agence Erasmus + France. Ce qui traduit le fort investissement des enseignantes, enseignants et personnels à tous niveaux de responsabilité, tout au long de la programmation. »

S’immerger à plus de 8 000 km
De fait, l’enseignement agricole porte de nombreux projets Erasmus +. Par exemple cinq établissements européens, dont trois universités, se sont unis en 2018 autour du projet EducLocalFOOD. Les partenaires accompagnent les enseignants des formations agricoles sur la thématique de l’alimentation durable. Leur projet : créer un kit pédagogique sur les systèmes alimentaires locaux et durables (SALD). Un autre projet Erasmus +, qui lutte contre le décrochage scolaire et l’absentéisme, implique le lycée agricole de Matiti, en Guyane, et le lycée Skjetlein, en Norvège. Ainsi, huit élèves français et norvégiens peuvent s’immerger dans le quotidien de lycéens situés à plus de 8 000 km les uns des autres. Le programme Erasmus + « soutient la politique éducative d’ouverture à l’Europe et à l’international au bénéfice des jeunes des établissements de l’agriculture », souligne Laure Coudret-Laut.
Dans son actuel programme 2021-2027, Erasmus + inscrit pleinement l’enseignement agricole au sein de ses missions. En effet, inclure les publics les plus éloignés, développer des compétences numériques et robotiques, prendre en compte les enjeux environnementaux sont autant d’objectifs qui s’alignent avec les enjeux de l’enseignement agricole.

Amélie Di Bella, Tribune Verte n°3022