
Bordeaux Sciences Agro, en partenariat avec deux lycées de la Nouvelle-Aquitaine, lancera en septembre 2023 sa licence professionnelle AgroNum. Dans l’objectif de mieux répondre aux attentes des entreprises, la formation se déroulera exclusivement en alternance.
«Une formation conçue avec et pour les entreprises » : ces mots définissent la nouvelle licence professionnelle portée par Bordeaux Sciences Agro (BSA). Jérôme Steffe, directeur délégué au numérique et à l’innovation pédagogique de BSA, explique la genèse du projet. Après avoir réalisé une enquête auprès de 36 entreprises, « un fort besoin en recrutement dans les métiers du numérique » a été clairement identifié, commence Jérôme Steffe. Il ajoute que les entreprises « ne considèrent pas les formations proposées en France satisfaisantes ». En effet, pour le moment il n’existe qu’une seule formation alliant agriculture et informatique sur le territoire, un bachelor à UniLaSalle Beauvais.
Mettre en situation les étudiants
La licence professionnelle Agronum, « agriculture et numérique », proposée par BSA vise à « mieux accompagner l’intégration des solutions numériques dans le milieu agricole » selon l’école d’ingénieurs. Destinée aux étudiants de niveau Bac + 2 issus de BTS agricoles ou de DUT en biologie, la licence ne sera proposée qu’en alternance. En effet, conçu sur mesure pour les entreprises, ce type de parcours répondait le mieux à la demande des professionnels. L’objectif est de mettre en situation pratique les étudiants, notamment dans le déploiement des solutions numériques, avec la compréhension du contexte et le suivi du client. Ainsi, sur une année, les étudiants passeront 15 jours en entreprise et 15 jours en cours jusqu’en mars, pour ensuite finir leur cursus entièrement en entreprise.
BSA ouvrira la licence en septembre 2023 dans deux établissements : AgroCampus Bordeaux Gironde et AgroCampus 47 à Nérac. La même formation sera dispensée simultanément sur les deux sites. Les cours seront soit dupliqués avec un intervenant sur chaque lieu, soit mutualisés avec du distanciel synchrone et/ou asynchrone. Avec ces deux établissements partenaires, l’école d’ingénieurs souhaitait créer une licence en réseau. Jérôme Steffe explique ainsi que BSA « bénéficie du réseau des lycées d’Aquitaine, du savoir-faire de leurs enseignants et aussi de leur réseau d’entreprises de proximité ». D’autre part, il ajoute que ce partenariat crée « un maillage de territoire qui rend la formation plus accessible ».
Le programme de la licence se base sur les compétences attendues par les entreprises agricoles dans les métiers du numérique. En plus de l’approche terrain avec l’alternance, « les cours feront toujours une mise en situation professionnelle », explique Jérôme Steffe. Quatre grands blocs de compétences seront ainsi enseignés : le conseil et l’accompagnement de l’utilisateur, l’utilisation et le traitement de la donnée, savoir former les acteurs aux nouvelles technologies et la vente. « Si on répond bien au besoin des entreprises, on aura une satisfaction de nos étudiants », affirme Jérôme Steffe.
Des débouchés variés
Les débouchés pour les futurs diplômés de la licence Agronum vont du conseiller technique, technicien commercial au technicien d’expérimentation dans tous les secteurs agricoles : animaux, foresterie, viticulture, etc. Jérôme Steffe précise :« Lorsqu’on recrute les étudiants, on s’attend à ce qu’ils aillent dans leur filière de prédilection. Par exemple un BTS forestier aura plus de poids dans les métiers de la forêt ». D’autre part, le besoin de recrutement des structures interrogées est au minimum d’une à deux personnes par an. À noter que les concessionnaires-distributeurs ont un besoin beaucoup plus fort.
« On ne recherche pas des “geeks” : le numérique n’est pas la finalité de la formation. L’étudiant devra savoir communiquer avec l’utilisateur pour trouver la bonne solution à mettre en place », résume Jérôme Steffe. Il conclut que « la licence Agronum se destine aux personnes qui ont un intérêt pour les nouvelles technologies et qui ont envie d’accompagner le secteur agricole dans une transition numérique plus durable ».
Amélie Di Bella, Tribune Verte n°3016