- Vigne et vin

Beaune Viti Agro Campus : Du CAPa au BTSA viti-oeno

Beaune Viti Agro Campus : Du CAPa au BTSA viti-oeno

Au sein de l’Eplefpa Beaune Viti Agro Campus, le CFA et le CFPPA dispensent des formations allant du CAPa au BTSA viti-oeno. Le domaine viticole de 20 hectares intégré à l’établissement sert de support pédagogique grandeur nature.

Le site de l’Eplefpa1 Beaune Viti Agro Campus en Côte d’Or regroupe quatre activités : un domaine viticole de 20 hectares, un lycée avec 320 élèves, un CFA et un CFPPA. Le CFA compte 240 apprentis. Le CFPPA assure 100 000 heures de formation par an. « Au CFA, nous dispensons des formations par apprentissage du CAPa au BTS viticulture-oenologie, en passant par le Bac pro, le BPREA et le BPA TCEEA (tractoriste). Au niveau du CFPPA, nous proposons notamment un BPA travaux de la vigne et du vin, ainsi qu’un BPREA “classique” et un dispositif de BPREA à distance. Ce dernier permet à des personnes en reconversion de suivre la formation de 11 semaines en présentiel et le reste à distance », explique Patrick Mathieu, directeur adjoint de l’Eplefpa Beaune Viti Agro Campus, et directeur du CFA et du CFPPA.

Le BTS viti-oeno est proposé sous différentes formes : « La formation de BTSA viti-oeno par apprentissage sur deux ans est ouverte aux titulaires d’un Bac pro, technologique ou général. Pour nous, c’est la motivation et le projet professionnel qui priment lors de l’examen des candidatures. Le BTS est également possible en un an pour les candidats qui possèdent déjà un BTS, voire plus (licence, master, etc.) et qui souhaitent se reconvertir. Les matières générales étant déjà validées,  ils peuvent se focaliser une année sur les matières techniques », indique Patrick Mathieu. Au total, plus de 100 personnes entrent en BTS vitioeno chaque année à Beaune en apprentissage, dont près de 25 % de femmes, les métiers de la vigne et du vin se féminisant ces dernières années. C’est une formation reconnue qui dépasse les frontières nationales. À l’issue de la formation, le taux d’insertion est proche de 100 % : « La plupart sont souvent embauchés avant même la fin de la formation ou ont un projet d’installation comme chef d’entreprise. » D’autres font le choix de poursuivre en licence professionnelle viti-oeno, puis en diplôme national d’oenologue, certains entament un parcours de travail à l’étranger.

Pour les formations de CAPa métiers de l’agriculture viticulture (deux ans) et de Bac pro conduite et gestion de l’entreprise vitivinicole (en deux ou trois ans), le taux d’insertion est également proche de 100 %, mais le nombre de candidats est nettement moins élevé : « Nous avons en moyenne des classes de 7 à 10 en CAPa, et de 10 à 20 élèves en Bac pro. La formation CAPa est la moins bien pourvue en candidat, regrette-t-il, c’est en grande partie lié à la méconnaissance du métier d’ouvrier viticole, peu connu ou mal valorisé, car présenté comme manuel et difficile. Or, les évolutions  technologiques font que ces métiers ont beaucoup changé et la rémunération progresse, car les offres d’emploi sont importantes et les candidats peu nombreux. »

8 simulateurs de conduite

80 % des enseignants techniques sont issus du domaine professionnel de la viticulture. « Ils transmettent aux apprentis comme aux adultes en reconversion leurs connaissances, leur passion et leur vécu, c’est un point essentiel », estime-t-il.

Pour suivre les évolutions technologiques du secteur vitivinicole et faciliter l’enseignement, l’établissement a réalisé plusieurs investissements ces dernières années, notamment dans le numérique. « Désormais chaque salle de cours est équipée de dalles numériques, et les élèves ont la possibilité d’avoir accès aux cours et documents en ligne. Nous disposons également d’une salle de huit simulateurs de conduite, pour que les apprentis puissent s’entraîner virtuellement à la conduite d’enjambeurs ou de chariots élévateurs avant de passer à la conduite sur engins réels », explique Patrick Mathieu. Les enseignements s’appuient sur le domaine viticole de 20 hectares intégré à l’établissement, véritable support pédagogique grandeur nature. Une cuverie moderne a été construite en 2017, avec une salle de dégustation. « Au-delà des équipements, l’établissement a mis en place des partenariats avec les différents constructeurs de matériels vitivinicoles et organise des journées à thèmes, permettant d’éveiller les apprenants aux dernières innovations, que ce soit au sujet des matériels viticoles ou des logiciels », résume-t-il.

Afin d’accompagner les apprenants dans leur insertion professionnelle et leur orientation, la délégation APECITA Bourgogne-Franche-Comté intervient régulièrement auprès des BTSA viti-oeno sur diverses thématiques : construction du projet professionnel, rédaction du CV et de la lettre de motivation…

— Emmanuelle THOMAS (Tribune Verte 3011)
(1) Eplefpa : établissement public local d’enseignement et de formation professionnelle agricoles.