Agroéquipement

Les acteurs de la filière Agroéquipement sont les constructeurs, les distributeurs et les utilisateurs (exploitations agricoles, CUMA, entrepreneurs de travaux agricoles et forestiers...). On y trouve les équipements et matériels pour toutes les productions : animales, végétales, paysage.

Dans le cadre des services qu’elle développe, l’Apecita a mis en place un réseau de référents, parmi ses conseillers, dont le but est d’apporter aux candidats une vision sur l’état du marché, les débouchés et les problématiques de chaque filière. Bertrand Delesalle et Thomas Morel nous apportent leur éclairage sur les métiers de l’agroéquipement.

Description

Vos référents dans l'Agroéquipement

  • Bertrand DELESALLE : %62%64%65%6c%65%73%61%6c%6c%65%40%61%70%65%63%69%74%61%2e%63%6f%6d
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L’agroéquipement : une filière qui recrute en permanence

Quels sont les principaux débouchés qu’offre la filière de l’agroéquipement ?

Bertrand Delesalle : Tout d’abord, nous devrions même plutôt parler des filières de l’agroéquipement. En effet, elles recouvrent l’ensemble des matériels utilisés pour la production agricole, englobant ainsi par exemple les domaines des productions animales, végétales, ainsi que ceux destinés au secteur du paysage. Cela recouvre donc une incroyable variété de matériels : du robot de traite au drone, en passant par la station météo ou le détecteur de chaleur en élevage. C’est un véritable festival « high-tech » ! C’est un secteur très important, puisqu’il a généré, en France, en 2020, un chiffre d’affaires de 31,4 milliards d’euros : 13 milliards pour les constructeurs, 13 milliards pour la distribution, 624 millions pour les Coopératives d’utilisation de matériel agricole (Cuma) et 4,8 milliards pour les Entrepreneurs des territoires (travaux agricoles, ruraux et forestiers). Cette importance se traduit également sur les chiffres de l’emploi, puisque l’on estime à 100 000 le nombre de salariés, en regroupant ceux qui travaillent au sein des constructeurs, des distributeurs, et les utilisateurs…
Il est à noter que, de manière récurrente, la filière agroéquipement recrute sur plus de 4 000 emplois chaque année. Que ce soit dans la construction, la fabrication, la production, la vente, le marketing, le conseil ou encore la formation, on y retrouve une très grande diversité de métiers.

Ces différents métiers sont-ils accessibles à tous les niveaux de formation ? Si oui, quels sont les niveaux, voire les diplômes les plus recherchés ?

Thomas Morel : Certains métiers sont accessibles à partir du Bac pro, comme les postes de mécaniciens ou de vendeurs magasiniers… De nombreux CQP et CS peuvent venir compléter ces formations de niveau Bac. Mais il est à noter que le niveau Bac + 2/3 est de plus en plus recherché, en particulier pour les postes de techniciens de maintenance, techniciens SAV et pour les technico-commerciaux. Les métiers de la R&D et du marketing s’adressent davantage à des titulaires d’un master ou d’un diplôme d’ingénieur. Aussi, globalement, c’est le niveau Bac + 2/3 qui est quantitativement le plus recherché. Il est à noter également que ces postes sont la plupart du temps évolutifs et qu’ils permettent aux candidats les plus passionnés et compétents d’atteindre des emplois comportant davantage de responsabilités et ouvrant à des rémunérations qui n’ont rien à envier aux autres secteurs d’activité.

Quelles sont les compétences attendues par les recruteurs ?

B. D. : Les recruteurs souhaitent avant tout recruter des professionnels passionnés ayant une bonne connaissance de leur secteur d’activité, de réelles connaissances et compétences techniques et professionnelles, par exemple en matière d’électronique embarquée ou de robotique. Nous sommes ici dans l’ère du 4.0, de la high-tech, de l’intelligence artificielle, tout en n’omettant pas les compétences essentielles « traditionnelles » que sont la mécanique, l’hydraulique, l’électrotechnique…Sur certains postes, il est attendu une double compétence : agronomie et agroéquipement, permettant de répondre aux enjeux agroécologiques. Les recruteurs apprécient aussi d’autres types de doubles compétences, en particulier technique et commerciale (Bac + 2/3). Les employeurs sont également nombreux (notamment au sein des constructeurs) à regretter une trop faible maîtrise des langues étrangères de la part des candidats, et notamment de l’anglais. Or, il ne faut pas oublier que le secteur de l’agroéquipement est fortement mondialisé, avec de grandes entreprises internationales implantées en France, mais aussi des groupes français qui réalisent une grande part de leur chiffre d’affaires à l’export. Par ailleurs, la documentation technique, voire la correspondance interne, est souvent en anglais.

Les entreprises de la filière offrent-elles des perspectives d’évolution ?

T. M. : Au vu de la diversité des métiers au sein d’une même entreprise, les perspectives d’évolution sont réelles. Ainsi, un magasinier-vendeur pourra évoluer vers un poste de technico-commercial, et passer ainsi du « sédentaire à l’itinérance ». De même, un technicien ou un mécanicien pourra également évoluer, soit en se spécialisant, dans le domaine des nouvelles technologies par exemple, soit en se dirigeant vers des postes de management (chef d’équipe, responsable d’atelier, directeur technique). On peut noter également que, dans le domaine de l’agroéquipement, à côté des grandes entreprises, il existe de très nombreuses PME et des start-up surfant sur l’ère du numérique, par exemple. Aussi, compte tenu du nombre de postes à pourvoir et du rapport offre/demande souvent très favorable aux candidats, il est vraiment permis d’espérer de belles évolutions de carrière, bien entendu pour les candidats les plus compétents. Rappelons encore que les candidats qui maîtriseront au moins une langue étrangère trouveront davantage de possibilités d’évolution.

Globalement, comment le marché de l’emploi se porte-t-il dans la filière ?

B. D. : La filière agroéquipement recrute et peine à pourvoir l’ensemble des postes disponibles. Bien entendu, la filière reste logiquement dépendante de la conjoncture économique agricole et mondiale (il existe donc des variations selon les familles de matériels). Ainsi, d’après les chiffres diffusés par Axema, le syndicat français des constructeurs de machines agricoles, et le Sedima, Syndicat national des entreprises de services et distribution du machinisme agricole, plusieurs milliers de postes sont à pourvoir chaque année.

Existe-t-il des métiers dits « en tension », pour lesquels les employeurs connaissent des difficultés à recruter. Et si oui, comment l’explique-t-on ?

B. D. : De manière générale, le secteur de l’agroéquipement connaît des difficultés récurrentes de recrutement. Les raisons évoquées par les professionnels sont diverses : nombre de candidats insuffisant, niveau de compétences et d’expérience trop faibles… Mais le secteur souffre surtout d’un déficit d’image. Les jeunes sont trop nombreux à méconnaître les métiers de la filière et ils ignorent souvent la modernité des équipements agricoles actuels, comme l’importance des nouvelles technologies (informatique, électronique, numérique…). Pour faire face à ces difficultés, les entreprises n’hésitent pas à embaucher des jeunes en alternance. Sur l’ensemble des contrats en CDD, 85 % sont en alternance en machine agricole et 76 % en espace vert. Les distributeurs et concessionnaires ont recruté 2 000 salariés au 1er semestre 2022, dont 26 % dans le cadre de contrats en apprentissage et de professionnalisation. Pour autant, 91 % des entreprises de matériels agricoles et 83 % des entreprises d’espaces verts indiquent une pénurie de main d’œuvre, et ce sont actuellement plus de 3 000 emplois qui ne sont pas pourvus faute de candidats.

Voit-on se développer de nouveaux métiers, des métiers d’avenir ?

T. M. : Bien entendu, ces dernières années, plusieurs lames de fond continuent de bouleverser fortement la filière agroéquipement et ses métiers : l’ère du numérique, le big data et le « Produire plus, mieux et autrement » ! Et ces tendances ne vont faire que s’accélérer dans les années à venir. Dans ce contexte en pleine (r)évolution, l’agroéquipement est un secteur clé qui a toute sa contribution à apporter pour relever les défis de demain. Réduction de la facture énergétique, nouvelles technologies, électronique embarquée, robotique…, le secteur de l’agroéquipement est appelé à répondre aux défis de l’agriculture de demain, en étant plus vertueux en matière de respect de l’environnement. C’est donc plus que jamais une filière d’avenir, où les innovations se bousculent, et pour laquelle la matière grise est, demain plus qu’hier, absolument indispensable ! Ces évolutions impactent quasiment tous les métiers de la filière : de l’ingénieur R&D au conducteur d’engin agricole. Les candidats sont donc attendus en nombre dans les formations spécialisées de ce domaine, l’apprentissage en tête !

Sources : les données chiffrées sont issues d’Axema (le syndicat des industriels de l’agroéquipement), du Sedima (Syndicat national des entreprises de services et distribution du machinisme agricole) et de l’Aprodema (Association pour la promotion des métiers et des formations en agroéquipement).

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