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Rébecca Demonière, chargée de mission à la Daaf Guadeloupe « Ne pas se mettre des oeillères pour un avenir trop précis »

Rébecca Demonière, chargée de mission à la Daaf Guadeloupe « Ne pas se mettre des oeillères pour un avenir trop précis »

Le BTS Darc peut déboucher sur de nombreux métiers. Malgré un intérêt pour l’élevage, Rébecca Demonière l’a bien compris et ne souhaitait pas se fermer de portes. Bien lui en a pris, elle exerce aujourd’hui dans une administration où toutes les filières sont représentées.

Originaire d’une famille d’éleveurs ovins en Martinique, Rébecca Demonière a obtenu son BTS Darc en 2019. Elle l’avait suivi juste après un Bac sciences et technologies de laboratoire, très axé santé, mais trop éloigné selon elle de l’agriculture. Une orientation qu’elle poursuit par une licence en agronomie. Elle obtient les deux diplômes au lycée Alexandre-Buffon, en Guadeloupe : « À mon entrée en BTS, l’aspect production animale était plus développé en Guadeloupe, et comme je me passionne pour les animaux, j’ai choisi la formation qui complétait mes connaissances en biologie », indique Rébecca Demonière, qui était également séduite par le riche programme proposé par le BTS Darc de Guyane : «  Si j’avais pu faire les deux, je l’aurais fait ! » Elle entre dans la formation dans le cadre d’une réorientation avec un projet – pas encore abouti – de reprise de l’exploitation familiale. « Je voulais des connaissances sur les pratiques d’élevage et la formule de l’alternance avec plus de 10 semaines en entreprise me l’a permis. J’ai fait mon stage dans une grande exploitation ovine qui élevait aussi toutes sortes d’animaux (porcs, lapins, volailles…), et j’ai découvert un peu toutes les productions », explique Rébecca Demonière. Cette partie pratique, avec de nombreuses visites, lui permet en outre d’évaluer les différences entre les agricultures guadeloupéenne et martiniquaise.

Mais l’essentiel est de se donner le maximum d’ouvertures : « Toujours en découverte et touche à tout, j’ai appris ce qu’est une technique agricole, le soutien à une entreprise et son fonctionnement, la gestion de projets en pratique et en théorie », poursuit Rébecca Demonière, qui s’est même étonnée de la diversité de ce qui lui était proposé.

Accueillir les opportunités

De sa formation, elle retient une bonne cohésion entre les 25 stagiaires aux parcours très différents et l’acquisition d’un véritable bagage professionnel. Elle a d’ailleurs gardé le contact avec ceux qui pour la plupart sont restés dans les filières agricoles : chambres d’agriculture, Inrae, reprise familiale ou vétérinaire. Seuls 10 d’entre eux ont changé de branche. Pour Rébecca Demonière, « c’est une formation qui tire les gens vers le haut. Il ne faut pas se mettre des oeillères en prévoyant un avenir trop précis et il faut laisser de côté ses représentations sur l’agriculture ».

Aujourd’hui, elle a trouvé un poste de chargée de mission au service de formation et de développement à la direction de l’agriculture et de la forêt de Guadeloupe. C’est un poste en service civique sur un an. Elle est en charge de l’appui aux formations et à l’insertion, de l’animation du programme « produire et consommer autrement » et du suivi des conventions. Un poste qui lui permet de s’insérer dans le développement de l’enseignement. « C’est l’opportunité de découvrir, de partager et d’aider les étudiants. On s’éloigne un peu de l’élevage, mais le BTS m’a justement apporté des éléments pour travailler sur l’ingénierie de formation en élevage », explique-t-elle. Ses missions l’amènent à rester en contact permanent avec les établissements d’enseignement agricole et à des échanges pédagogiques entre la métropole et la Guadeloupe.

— Marc GUILBAUD (Tribune Verte 3031)